© Kinzenguele
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Afrique in visu, 5 mois depuis le premier clic !

Octobre 2006, premier clic du projet Afrique in visu au Mali . Bamako a été le point d’ancrage de la première cellule de cette plateforme d’échanges autour du métier de photographe. Cinq mois de rencontres, de collaborations et de découvertes ont permis à l’interface web www.afriqueinvisu.org de s’enrichir quotidiennement. Cette plateforme, c’est aussi 700 visiteurs par jour et 30 000 pages vues par mois.

L’équipe constituée de Baptiste de Ville d’Avray (photographe) et Jeanne Mercier (rédactrice-recherche) a tenté de mettre en avant les professionnels du secteur photographique malien mais aussi d’autres photographes travaillant sur l’Afrique afin que naisse une réelle interaction. Le but de cette plateforme est de voir émerger des débats, des questionnements et l’appropriation du blog par les photographes panafricains.

En début d’année 2007, l’équipe d’Afrique in visu a été rejointe par deux jeunes étudiants du CAMM (Conservatoire des Arts et métiers et multimédia de Bamako), Tiécoura N’Daou et [Boubacar Tangara dit Koké->article31 qui vous permettront de lire l’actualité photographique de Bamako régulièrement.


© Kinzenguele
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Les réalisations du projet

En 5 mois, Afrique in visu a tenté de présenter via des portraits ou des interviews, le plus objectivement possible les principaux protagonistes de la photographie malienne, des plus anciens comme Malick Sidibé au plus prometteur comme Harandane Dicko . Notre collaboration avec le CFP, Cadre de Promotion en Formation à la Photographie , nous a permis de mieux prendre en compte les réalités maliennes mais aussi la manière dont est enseignée la photographie au Mali. A Bamako, nous avons aussi rencontré des photographes étrangers travaillant sur le continent africain. Leurs démarches très différentes de celles des photographes maliens a permis d’aborder d’autres questionnements à l’image du travail de Philippe Bernard , il dispose d’une équipe dynamique qui, par des expositions, des portes ouvertes permet à de jeunes photographes émergents de se faire connaître en dehors du moment phare de la Biennale.

Au niveau de son enseignement, le CFP bénéficie d’une équipe de 3 enseignants permanents, le reste des cours est dispensé par des intervenants extérieurs.

Le niveau des élèves est assez hétérogène, un niveau assez inégal, entre des élèves ne parlant que très peu français et des jeunes diplômés d’études supérieures. Cette année, le CFP souhaite recruter de nouveaux étudiants avec un niveau DF (BEPC) et un bon niveau de langue française.

Les structures photographiques au Mali ne coopèrent que rarement ensemble; préférant souvent jouer sur une concurrence déloyale plutôt que de collaborer afin de réussir à avoir un secteur fort et structurer à Bamako.

Les photographes au Mali

Il y a de nombreux photographes au Mali, la plupart d’entre eux sont des photographes de studio. Ce type de photographie a été souvent dénigré, collé d’une étiquette « photographie alimentaire ». Pourtant les images de Seydou Keïta et Malick Sidibé ont connu un succès phare lors de la première Biennale de Bamako en 1994.

Lors de nos premières interviews nous avons été désappointés, plus de belles rhétoriques, juste des photographes qui ne pensent pas la photo mais la font ! Comme le dit le jeune photographe Adama Bamba : « Je vis de la photo alimentaire, pourtant les professionnels la dénigrent alors qu’elle est le fruit de la photo mais je ne suis pas d’accord car la photographie d’art aussi est vendu et les millions gagnés sont mangés. »

Ces questionnements nous ont permis de repenser notre manière de travailler.

On peut penser la photo de studio comme folklorique, kitsch, mais à Bamako elle est bien plus que ça, elle représente des moments de vie.

Nos amis photographes que nous avons interviewés ont tiré notre portrait. Jetez un œil sur notre album photo ! C’est peut être finalement notre regard qui est primitif comme le souligne Thierry Dubois dans son texte « Collectionneurs d’art primitif et néo-colonialisme » :

« On l’aura compris, c’est le collectionneur qui mérite à tous égards l’étiquette de « primitif ». Il n’a que le superflu. Ce n’est même pas l’objet qui l’intéresse, mais le geste d’accumuler, il court en vain après ce qui comblera un manque foncier. C’est dans l’économie des objets, une manière de donjuanisme dont l’autre, de près ou de loin, fera toujours les frais. »

On ne peut restreindre uniquement la photographie malienne à la photographie de studio, Alioune Bâ Afrikimage , première banque d’images consacrées à l’Afrique. Ce site a pour vocation de permettre d’exporter l’image de l’Afrique par Internet et de promouvoir les photographes.

Rendez vous aux 7èmes Rencontres Africaines de la Photographie

La Biennale de Bamako qui se tiendra en novembre 2007 devra encore faire ses preuves. Après 13 ans d’expérience, elle devra atteindre ses principaux objectifs : réussir à jumeler une réelle équipe malienne des Rencontres avec la MAP, présenter des photographes maliens émergents et rencontrer le public local dans le IN comme dans le OFF dont l’absence est le principal reproche émis depuis sa création.

Nous vous donnons rendez-vous à Bamako pour les 7èmes Rencontres Africaines de la Photographie , le 23 novembre 2007.

L’équipe d’ Afrique in visu est depuis le 1er Avril à Rabat au Maroc pour enrichir sa plateforme et créer une nouvelle passerelle entre les pays du Maghreb et les pays d’Afrique de l’Ouest.

En parallèle de ce projet, nous travaillons sur un projet d’édition sur « la place de la photographie en Afrique » . Vous pouvez découvrir une sélection d’images du photographe Baptiste de Ville d’Avray dans la galerie la place de la photographie au Mali.