Focus, expo photo et art vidéo, collectif Picha ASBL

© Gwenn Dubourthoumieu
© Gwenn Dubourthoumieu

Entre deux biennales…

En 2008, la ville de Lubumbashi a acquis une place de choix dans les arts de l’image grâce à l’organisation de la première édition de la biennale Picha. Si 2009 est une année sans biennale, elle n’est pas moins laborieuse pour l’ASBL Picha. En juin dernier, un atelier de création vidéo a été organisé avec des grands noms de l’art vidéo de la scène internationale comme Robert Cahen, Berry Bickle, Dorothee Kreutzfeldt, Heeten Bhagat, etc. Un collectif de photographe, réuni dans cette dynamique a été mis sur pied, avec des photographes confirmé et ouvert aux photographes émergents, avec des travaux sur la photographie d’art ou le reportage photographique. Ce collectif d’artistes lushois nous présente ici FOCUS, sa première exposition, avec Sammy Baloji, Gwenn Dubourthoumieu, Sikasso Wa Kazadi, Gulda El Magambo et Georges Assani.

A la ville et à la mondialité

Focus rassemble 3 expositions photo et une installation vidéo. Sikasso Wa Kazadi et Gwenn Dubourthoumieu nous font revivre « en duplex » la soirée du dimanche 8 mars 2009 qui vu la victoire inespérée des léopards de la R D Congo. Georges Assani explore les formes dans des immeubles en construction, trouvant dans cette architecture en gestation, une force de vie, une présence chaleureuse et humaine comme si les chantiers était habité par l’esprit de ceux qui s’y projettent. Fidèle à sa démarche artistique, Sammy présente des vidéo du travaille dans les mines, le  Kazi, qui hier assurait la stabilité et la croissance de l’ensemble de la société katangaise tandis que Gulda, cueille des instants du travail d’aujourd’hui, le working,  permet à peine la survie.


Réalités lushoises, dans leur « matérialité » leur « visualité », certes, mais réalités universelles dans leur vécu, réalités de la mondialité. Cette exposition nous sort des écrans des télés et nous renvoie une introspective, en nous présentant la réalité qui colle à la peau. Focus projette la réalité du monde extérieur dans l’intimité de notre vécu.

(à gauche) 1ère minute : les Congolais sont fébriles après leur défaite 3-0 infligée par les Ghanéens lors de la phase de poules. © Gwenn Dubourthoumieu / (à droite) une attaque fulgurante du capitaine Lofo face à un défenseur ghanéen. © Sikasso
(à gauche) 1ère minute : les Congolais sont fébriles après leur défaite 3-0 infligée par les Ghanéens lors de la phase de poules. © Gwenn Dubourthoumieu / (à droite) une attaque fulgurante du capitaine Lofo face à un défenseur ghanéen. © Sikasso

Léopard, 35 ans après.

par Gwenn Dubourthoumieu et Sikasso

1ère édition du Championnat d’Afrique des Nations 2009

Finale : Ghana-RDC : 0-2

Les Léopards, 35 ans après leur dernière victoire en compétition africaine.

Soir de victoire : reportage croisé sur le terrain d’Abidjan et dans les quartiers de Lubumbashi, ville du Tout Puissant Mazembe, club où évoluent 9 des 11 titulaires des Léopards du Congo.

En vente : carte postales des photos : 20 USD la série de 17,  2USD la carte.

** Gwenn Dubourthoumieu

Travaillant depuis 2002 pour différentes associations humanitaires dans des zones de conflits, principalement en Afrique (Kenya, Somalie, Soudan, RDC), il a été témoin d’une réalité humaine difficile et du courage formidable dont font souvent preuve les habitants des régions en conflits eux-mêmes et les volontaires et employés des associations qui leur portent assistance.

C’est tout naturellement qu’il a voulu témoigner de ces situations difficiles et du travail des personnes résolues à y faire face. Mes premiers travaux photographiques sont donc des témoignages du travail humanitaire (en Afrique mais également en France avec la Croix Rouge Française). Ils visent à donner un point de vue positif à des situations dramatiques en prenant pour angle de vue non pas la catastrophe elle-même mais les efforts consentis pour y faire face.

Depuis juillet 2008, je vis à Lubumbashi, en République Démocratique du Congo, ou je tente, au travers du Collectif Photo « PICHA » de consacrer plus de temps à la photographie.

Mes nouveaux plafonds © Georges Assani
Mes nouveaux plafonds © Georges Assani

** Sikasso Wa Kazadi

Tour à tour peintre, photographe, styliste et décorateur, Kazadi Wa Sikasso représente une forme d’aventure dans la création unique dans le contexte katangais. Sikasso-le-multiple voyage, dans les territoires comme dans les styles. Dans sa ville de Lubumbashi, il représente la solidité et l’espoir de ceux qui fabriquent, qui proposent. Il s’invente une nouvelle tradition. Sa photographie, à laquelle il revient toujours, est un terrain d’expérimentation sur lequel il pratique d’une approche plus débarrassée des symboles.

Mes nouveaux plafonds

par Georges Assani

Doit-on toujours considérer un chantier comme un état transitoire entre l’inexistant et le bâtiment érigé ? L’affirmer serait ignorer tout le processus d’appropriation à la fois par les travailleurs et par ceux qui squattent les chantiers laissées à l’abandon et qui y laissent des traces. Ce serait surtout ignorer cette présence matérielle de pierre, de sable, de traces d’humains. Quel est finalement le neuf si ce n’est ce que nous décidons de voir sans a priori. Mon travail veut interroger le vieux et le neuf. Trouver ce qu’il y a d’achevé dans l’inachevé et inversement, faisant de l’entre deux, un état à part entière. Cette recherche de traces révèle une vision du temps dans un éparpillement dans l’espace de marque de divers instants. Ces traces, je les puise dans la ville de Lubumbashi, qui présente à la fois des styles architecturaux d’inspirations coloniales et des constructions plus récentes.

En vente : 200 USD la photo, tirage limité à 10 exemplaires.

** Georges Assani Senga

Né en 1983 à Lubumbashi, licencié en Lettre et Sciences Humaines à l’Université de Lubumbashi, Georges Asssani commence avec la photographie en 2008 avec l’avènement de la rencontre internationale de la photographie de Lubumbashi « PICHA » , où il rencontre différents  photographes de la ville (Raphael kalume, Paul kusinza, et  tant d’autre…) dans un atelier photographique animé par la photographe Belge Marie-Françoise Plissart et supervisé par Sammy Baloji et Gulda El Magambo  photographes congolais. C’est par cet atelier  que Georges Senga  réalise un travail  photographique sur le paysage urbain du  Katanga  en RD Congo, « mes nouveaux plafonds ».

-Présenté en 2008 en diapositif dans  différents endroits de la ville de Lubumbashi ;

-Lauréat du prix spéciale du  deuxième concours PHOTOAFRICA 2009 dans la ville de Tarifa en Espagne.

Working © Gulda El Magambo
Working © Gulda El Magambo

WORKING

par Gulda El Magambo

Les artistes lushois parle un argot qu’il nomment spongué. Il est construit sur la grammaire swahili et un vocabulaire de mots français, anglais et en langues vernaculaire de la région. En spongué, Working désigne un travaille intense, mais informel. C’est donc totalement différent du Kazi, le travail salarié qui a nourrit les familles du Katanga.

Dans cette série inédite, Gulda présente les promesses de travail, sa réalité qui laisse à désirer et l’espoir que procure l’accession au monde du travail.

** Gulda El Magambo

Il fait son entrée dans le monde de la culture par le théâtre scolaire. Sa sociabilité et son caractère de touche-à-tout fait de lui un partenaire de choix dans les associations. Il lui suffit de s’impliquer dans une activité pour qu’éclosent des réalisations de talent. Il trouvé dans chaque projet de création collectif un cadre propice à son foisonnement culturel tant il s’adapte facilement à tous les domaines de l’art. Avec plusieurs artistes de Lubumbashi, il s’est adonné au théâtre, à l’écriture dramaturgique, au travail de scénario de bandes dessinées, à l’audiovisuel et à la photographie. Il  entame, il y a 5 ans, une fulgurante carrière en photographie. En 2007, il décroche le prix de la fondation Blachère aux rencontres de la photographie de Bamako.

Mémoire – UMHK

par Sammy Baloji

Dans cette vidéo, Sammy Baloji réussit à présenter dans une seule action, à travers l’action, le paysage, le rythme, une situation complexe que vit l’industrie minière et à travers elle la société congolaise tout entière. Avec le chorégraphe Faustin Linyekula, il fait reluire les ruines de la Gécamines. Une industrie en friche, mais qui n’est pas morte comme nous montre la vidéo suivante UMHK.

** Sammy Baloji

Licencié en Lettres et Sciences humaines à l’Université de Lubumbashi, il s’est d’abord intéressé à la Bande dessinée pour se tourner vers la photographie et la vidéo.

Il travaille depuis trois ans sur l’architecture comme trace, réalisant des reportages sur l’héritage culturel, industriel et architectural de sa région, le Katanga.

Il a exposé dans différentes manifestations internationales à Bruxelles, à la Biennale de Bamako, dans le cadre de PhotoQuai (Paris, Musée du Quai Branly), à la Biennale du Cap (Afrique du Sud), mais il a aussi participé à des expositions dans sa ville natale…

En 2007, il reçoit deux prix lors de la Biennale de Bamako : le prix Afrique en création (Cultures France) et il est lauréat pour le prix de l’image (Fondation Blachère).

En 2008, il est à l’initiative des Rencontres de l’image de Lubumbashi, PICHA ! (image en swahili). Un évènement qui permet aux populations locales de revoir leurs histoires à travers des images d’archives mais présentant aussi le travail d’artistes émergents en art visuel.

POUR DECOUVRIR CETTE EXPOSITION, RENDEZ VOUS DANS LA GALERIE.