la photographie, un héritage de père en fils.

Carte de visite studio Bamba
Carte de visite studio Bamba
Coup d’œil sur le photographe Adama Bamba , étudiant en deuxième année du CFP, il réussit à allier son métier de photographe ambulant à sa passion, la photographie d’art.

La photographie est une tradition dans la famille Bamba. De Sikasso à Bamako, elle a pris les clichés des maliens sur plusieurs générations.

Adama Bamba est devenu photographe par le biais de son père. Il a hérité de ce métier par son père qui l’avait lui-même hérité du sien.

Le premier studio de photo de la région de Sikasso a été tenu par le grand-père de ce jeune photographe.

Son père a monté, dès 1978, son propre studio à 100km de Sikasso, Kadiolo (frontière de la Côte d’Ivoire); parallèlement il s’est rendu dans les villages afin de retracer le portrait des villageois.

Comme le studio de Kadiolo n’a pas marché, son père a monté un studio en 1996 à Zégoua , carrefour entre Sikasso et la Côte d’Ivoire.


Portrait Jeanne et Baptiste © Adama Bamba
Portrait Jeanne et Baptiste © Adama Bamba
Adama Bamba commence la photo dès l’âge de 13 ans à Kadiolo, d’abord avec un Compact Autofocus puis un Zenith, un Yashica et un Pentax.

Il est photographe ambulant, dans les soirées ou les mariages.

Parti au lycée à Sikasso, il rentre toutes les vacances chez lui et s’empresse d’aller photographier en Côte d’Ivoire dans la nouvelle boîte de nuit, le Paradis.

En 1996, il vient reprendre à Bamako ses études abandonnées auparavant.

Ce n’est qu’en 1998 qu’il apporte son appareil à Bamako et qu’il commence à photographier dans cette ville.

Ayant des problèmes de logement, il pense rentrer chez lui après son bac. Un ami lui propose, en 2001, de photographier les clients de la pâtisserie l’Express , à Hippodrome. Ce travail marche bien et Adama Bamba gagne rapidement de l’argent, ce qui le pousse à rester à Bamako. Il met de l’argent de côté pour acheter du matériel.

A peu près à la même période, il passe le concours de police selon la volonté de son père, mais il est éliminé à la visite corporelle.

En 2004, Adama Bamba voit l’appel à candidature du CFP au studio-laboratoire Khiassou.

Il présente son dossier composé de 6 photos sur « la Beauté d’une plage » et de 20 photographies sur la cantatrice Mamou Sidibé qu’il suit depuis 1998.

« La beauté d’une plage » comprenait des clichés de la plage de Koulikouro où Bamba essaie de composer avec la terre, le ciel, l’eau et le reflet du soleil.

Adama Bamba vient au CFP afin de devenir professionnel en photographie. Le domaine de la photo d’art est un cercle magique selon lui, mais pour y accéder il faut avoir un certain bagage.

Il pense que le CFP lui permettra d’acquérir ce bagage et peut-être de participer aux Rencontres de Bamako.

Son souhait est de réussir à monter un empire photographique comme un certain Kodak

studio Bamba
studio Bamba
En parallèle de cette formation, il monte son studio le dimanche 13 mars 2005 : Studio Bamba à Banconi Flabougou.

Pour ce jeune photographe, la photographie de studio ne doit pas être critiquée :

« Je vis de la photo alimentaire. Pourtant les professionnels la dénigrent alors qu’elle est le fruit de la photo mais je ne suis pas d’accord car la photographie d’art aussi est vendue et les millions gagnés sont mangés. ».

Cependant, le studio Bamba ne marche pas très bien car il y a trop de concurrence, trop de studios. C’est à l’Express que ce photographe gagne sa vie.

Adama Bamba aime le métier de photographe car il s’imagine comme un touriste qui voyage, rencontrant des gens de tous les pays, de toutes les ethnies…

« La photo est un métier noble mais très difficile car, pour beaucoup de gens ici ,un photographe ne mérite pas une certaine aisance. Nous ne sommes pas respectés.

Et pourtant tout le monde se fait photographier du mendiant au président.

Nous sommes à la croisée de tous les chemins, nous rencontrons les gens les plus sérieux, des religieux, des prostitués…

Nous avons plein de relations… cela amène de la chaleur. »

Adama développe, à côté de sa formation et de la photo de studio, un travail personnel sur différents thèmes comme le chapelet, la diversité des fesses des belles femmes. Rire…Le regard des enfants, les mains (car c’est la main qui fait et qui défait) et sur l’empreinte de l’homme sur la nature…

Dans le futur, Adama Bamba espère être un grand photographe connu de par le monde et devenir un grand richard de la photo !

On lui souhaite bonne chance et succès. Bonne continuation !