Photographier L’Autre

Du 22 avril au 04 mai, un atelier de formation en photographie a été encadré par le photographe Philippe Guionie, membre de l’agence Myop. Il s’inscrivait dans la continuité de la première édition réalisée pendant quinze jours en juillet 2012. Cinq photographes nigériens étaient présents dont une nouvelle stagiaire, Fati Seyni, l’une des rares femmes à pratiquer la photographie au Niger. La nouveauté de l’édition 2013 résidait dans le fait que les stagiaires devaient structurer leurs réflexions et leurs productions photographiques autour d’un thème commun, « L’Autre » : un thème difficile à traiter, né d’un constat fait en 2012, à savoir que les photographes nigériens éprouvaient certaines réticences à aller vers autrui, à le photographier dans un échange conscient entre le photographe et son modèle, à immortaliser certaines parties du corps et du visage. Jean-Paul Sartre disait « les autres, c’est l’enfer ». Chaque stagiaire a tenté de répondre à cette citation en interrogeant l’identité, le corps, l’intimité, en tentant de rendre visible les sensations et les sentiments. Ce ne fut pas sans certaines difficultés liées notamment aux codes et autres représentations culturelles propres à la société nigérienne. Certains sont restés dans la continuité de leur production précédente, d’autres ont privilégié une rupture visuelle marquant ainsi une nette évolution de leurs regards sensibles et critiques.

En photographie, la nature de l’échange entre le photographe et le modèle déterminent souvent de manière significative la production photographique qui est ensuite donnée à voir. En lien avec les orientations définies avec Philippe Guionie, il s’agissait pour chaque participant de développer un regard curieux et attentif vers l’Autre, non par systématisme ou par contrainte, mais en expérimentant sa propre distance au sujet tant d’un point de vue «physique» que «psychologique ». Que ce soit une immersion au sein d’un groupe de personnes ou une exploration intime dans l’intimité familiale, la démarche proposée consistait à s’imprégner des atmosphères et des ambiances présentes à Niamey et ses environs. Partant du principe que la photographie est l’adaptation entre le fond et la forme, il s’agissait pour chaque participant d’adopter un dispositif visuel au service d’un parti-pris photographique assumé. Plusieurs types d’expressions photographiques ont ainsi vu le jour : le reportage intime en utilisant le flou de narration, le portrait de groupe en frontalité, le gros plan sur le mode zénithal, la mise en scène, le diptyque…. autant d’éléments constitutifs d’une nouvelle série photographique personnelle et inédite, l’objectif de cette formation sur deux ans étant d’accompagner les stagiaires dans une démarche de création au plus proche des enjeux de la création contemporaine.

A l’issue de l’atelier, tous les stagiaires ayant suivi la formation sur deux ans ont décidé de poursuivre leur aventure commune en créant le collectif « Hazzo » (ce qui signifie « le jour se lève » en haoussa). Il se compose de Fati Seyni, Moussa Dado, Achirou Garba, Serge Bodjrenou, Zourkalleyni Dourfaye, Souley Abdoulaye, Ousmane Ibrahim, Oumarou Kadry Kodra. Premier collectif du genre au Niger, il regroupe plusieurs générations de photographes vivant et travaillant dans différentes villes du pays (Niamey, Zinder, Agadez, Tillabéri).

Face à l’absence flagrante de photographes nigériens aux dernières éditions de la Biennale de Bamako, la création de ce collectif au regard d’auteur constitue une première étape concrète dans le nouvel essor de la photographie nigérienne.

Contacts provisoires : Tél : + 277 96 52 16 06 / souleyabdoulaye[@]gmail.com


Serge Bodjrenou

Les pieds sur terre par Serge Bodjrenou

Photographe du centre catholique national depuis de nombreuses années, Serge associe sa volonté de montrer certaines réalités nigériennes à un sens fort de l’esthétique. Dans la continuité de ses travaux précédents en adoptant systématiquement un point de vue zénithal, il dresse avec humour un portrait original de la société nigérienne.

© Serge Bodjrenou
© Serge Bodjrenou

© Serge Bodjrenou
© Serge Bodjrenou

© Serge Bodjrenou
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© Serge Bodjrenou
© Serge Bodjrenou

© Serge Bodjrenou
© Serge Bodjrenou

© Serge Bodjrenou
© Serge Bodjrenou

© Serge Bodjrenou
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© Serge Bodjrenou
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© Serge Bodjrenou
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Achirou Garba

Fratries par Achirou Garba

Originaire de Zinder, Achirou vit de sa photographie en développant une activité de photoreporter multiforme : célébrations, suivi de chantier, …. Il a délaissé un temps la pratique du reportage qui lui est familière pour réaliser une série de portraits de groupe intitulée « Fratries », expérimentant une nouvelle distance au modèle tant d’un point de vue «physique» que «psychologique ».

© Achirou Garba
© Achirou Garba

© Achirou Garba
© Achirou Garba

© Achirou Garba
© Achirou Garba

© Achirou Garba
© Achirou Garba

© Achirou Garba
© Achirou Garba

© Achirou Garba
© Achirou Garba

© Achirou Garba
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Oumarou Kadry Koda

Une histoire de cousines par Oumarou Kadry Koda

Ecrivain et scénariste, Oumarou s’est passionné très jeune pour la photographie grâce à un père passionné. Adepte de la Street Photography, il s’est confronté à l’intimité de la cellule familiale en photographiant ses deux jeunes cousines.

© Oumarou Kadry Koda
© Oumarou Kadry Koda

© Oumarou Kadry Koda
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© Oumarou Kadry Koda4
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© Oumarou Kadry Koda
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© Oumarou Kadry Koda
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Souley Abdoulaye

Jeux de mains par Souley Abdoulaye

Photographe free-lance, Souley souhaitait approfondir son approche plus plasticienne de la photographie. « Jeux de mains » est une série présentée sous la forme de diptyques montrant des mains d’inconnu(e)s, photographiées avec le même dispositif visuel, parcelles de corps d’autrui et autant d’identités suggérées, première étape d’une typologie originale de la société nigérienne.

© Souley Abdoulaye
© Souley Abdoulaye

© Souley Abdoulaye
© Souley Abdoulaye

© Souley Abdoulaye
© Souley Abdoulaye

© Souley Abdoulaye
© Souley Abdoulaye

© Souley Abdoulaye
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Fati Seyni

Femmes de demain par Fati Seyni

Artiste-peintre reconnu dans son pays, Fati utilise la photographie dans sa pratique picturale. Femme de caractère, sensible à la condition féminine en Afrique, elle s’est intéressée exclusivement aux femmes de sa concession. « Femmes de demain » est une série associant intimité et identité, mêlant empathie et espoir.

© Fati Seyni
© Fati Seyni

© Fati Seyni
© Fati Seyni

© Fati Seyni
© Fati Seyni

© Fati Seyni
© Fati Seyni

© Fati Seyni
© Fati Seyni

© Fati Seyni
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© Fati Seyni
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