Rencontre avec Armel Louzala à Bamako

Après notre rencontre avec Baudouin Mouanda  et François Ndolo du collectif Génération Elili à Paris, nous avons saisi la chance du 1er atelier international de photographie mené au CFP pour rencontrer Armel Louzala à Bamako.

Armel  Louzala par Baptiste de Ville d'Avray
Armel Louzala par Baptiste de Ville d’Avray
Ce jeune brazzavillois de 30 ans est le directeur adjoint technique de ce collectif. Seul représentant à Bamako, il nous livre sa vision de cet atelier, de cette ville…

Armel, comment s’est passée la sélection pour l’atelier international du CFP ?

Tout au départ, je souhaitais venir à Bamako pour la Biennale mais malheureusement aucun photographe du collectif n’a été sélectionné.

Malgré cela, je voulais venir par n’importe quel moyen. Alors j’ai écrit un mail à Baudouin qui était à Paris. Il m’a donné le contact d’Harandane Dicko, photographe malien et assistant du CFP. Ce dernier m’a  parlé de l’appel à candidatures du premier atelier international mené par le CFP. J’ai envoyé mon dossier, sur la ville, sur les routes dégradées de Brazzaville. Par la suite, j’ai eu une réponse positive du CFP.


Comment s’est déroulé cet atelier ?

Au départ, j’ai eu du mal à me cadrer sur ce thème car je ne connaissais pas Bamako qui est une ville très hétéroclite.

Tous les stagiaires se tournaient vers les mêmes sujets : la ville, la rue, le marché et moi je stressais car les deux premiers jours,  je n’avais pu me fixer sur un sujet.

C’est par hasard que je suis tombé sur « les tapeurs de bazins » et j’ai travaillé 5 jours sur ce sujet. A Brazzaville, tout le monde adore les bazins de Bamako, ma soeur m’avait même demandé de lui rapporter un bazin.  Son aspect brillant nous séduit et c’est pour cela que je me suis attaché aux tapeurs qui le font briller.

Que t’as apporté cet atelier  au CFP?

Pour moi, c’est avant tout une grande rencontre avec des photographes étrangers. La surprise fut grande car nous avons été très libres. Nous pouvions traiter le sujet que l’on souhaitait.

En plus, c’était la première fois que je travaillais en numérique. J’aime énormément cette approche car cela nous donne un résultat rapide, mais je dois approfondir cette manière de travailler.

J’espère retourner au CFP dans le futur pour m’améliorer en noir et blanc et ainsi continuer  mon sujet sur les tapeurs.

Les tapeurs, Bamako, 2007 © Armel Louzala
Les tapeurs, Bamako, 2007 © Armel Louzala
L’atelier se déroulait en même temps que la Biennale de Bamako, cela a-t-il été un atout ?

Oui, grâce à cela j’ai pu voir plusieurs visions photographiques. C’est une biennale d’une grande diversité, j’ai pu aussi découvrir des regards très artistiques. Nombreux seraient heureux d’être ma place.

J’ai pu rencontrer des photographes de la République Démocratique du Congo comme RDC, comme Sammy Balodji et Gulda. Je pense que cet échange a été fructueux et j’espère que nous pourrons collaborer. Gulda et Sammy viennent en 2008 à Brazzaville, ils viendront nous rencontrer.

Avec le collectif Génération Elili, nous voulons avoir des partenaires partout pour élargir notre vision.

Avec le collectif, comment assurez vous votre visibilité à Brazzaville ?

D’abord, nous diffusons notre travail sur www.afriqueinvisu.org et nous envisageons de collaborer avec la banque d’images, Afrikimages, du Gabon.

Sur place, le collectif essaie de se promouvoir par des expositions mais c’est auprès d’un public restreint comme celui qui vient au CCF.

En 2008, nous souhaitons créer la « quinzaine photographique brazzavilloise » pour présenter des images à un plus large public.

La ville de Brazzaville pourrait-elle accueillir une biennale ?

Nous sommes très motivés ! Mais les photographes sur place et le milieu culturel ne sont pas très enthousiasmés pour assurer un évènement comme la Biennale de Bamako.

Avec le collectif, nous pensons à des évènements plus petits actuellement.

Lors de l’atelier international, j’en ai parlé au directeur du CFP, Youssouf Sogodogo. Peut-être un jour pourrons nous accueillir dans notre ville un atelier international en partenariat avec le CFP.  C’est ce genre de projet que nous serions heureux d’accueillir.

Découvrez la série « Les tapeurs de Bazins » réalisés par Armel Louzala dans le cadre du 1er atelier international de photographie au CFP à Bamako