Montrer, expliquer, échanger. Susciter l’émotion esthétique et le doute sur nos certitudes et nos modes de vie contemporains. Tel est l’objet de ma démarche photographique.
Dès lors qu’il touche à l’humain, cet art là est aussi celui du partage. Quand en 2009-2010, j’effectue un travail visuel sur les squats de Nouméa, ces bidonvilles inondés de verdures aux abords de la capitale calédonienne, j’emmène les squatteurs à la galerie où a lieu l’exposition pour pousser au maximum le jeu de miroir.
Medium du réel et du surréel, la photographie est aussi le fil d’Arianne de la mémoire. A partir de 2006, elle me sert à fixer les scarifications faciales identitaires au Bénin, à interroger le langage tégumentaire et l’appropriation du corps par la tradition.
Adepte d’une photographie documentaire ou de reportage qui créerait du lien entre les couches sociales, entre les cultures et entre les mondes, je développe aussi une approche artistique qui mêle peinture, dessin et manipulation en chambre noire.
Dans mes prochains projets, je souhaite mêler le son et l’image, la vidéo et la photographie, pour profiter des immenses possibilités offertes par le web documentaire. Affaire à suivre…
Ruée vers l’or au Sénégal
Série réalisée en Juillet 2011.
Il y a environ cinq ans, d’importants gisements d’or étaient découverts dans la partie orientale du Sénégal. Alors que les sociétés internationales d’exploitation minière s’installaient, l’orpaillage artisanal a explosé. Des dizaines de milliers de chercheurs d’or, essentiellement venus du Mali voisin, ont traversé la frontière, transformant certains villages traditionnels en de petites villes, du jour au lendemain. Dans la région de Tambacounda, c’est ce qui s’est passé à Diabougou, devenu le plus important site d’orpaillage artisanal du coin.