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2ème cours : Se nourrir d’images ou réflexions sur quelle pédagogie adopter ?

Le deuxième cours au CFP s’est tenu jeudi matin de 9h à 12h. 9 élèves étaient présents. Le programme du jour visait (dans la prolongation du 1er cours) à l’initiation de l’histoire de la photo.

Dans la même optique que le premier cours, j’adopte une méthode mêlant discours et dialogue. Je souhaite qu’il y ait une réelle interaction entre les élèves et mes remarques. Ayant été formée en histoire de l’art à l’université de la Sorbonne, je ne veux surtout pas adopter une posture de cours magistral où seul le professeur parle et les élèves sont passifs. Certains élèves semblent décontenancés par cette interaction alors que d’autres m’expliquent être satisfaits, tirant profit de cet échange.


Ce cours s’intitule : du studio photo au roman photo ou comment raconter une histoire avec des images.

Après avoir expliqué à l’aide d’un diaporama, le travail du studio photo (en particulier les studios photos africains), nous définissons avec les élèves le mot : roman photo. C’est un terme nouveau pour eux.

Nous visionnons le film de Chris Marker « la jetée » de 1962. Je soupçonne que ce film va les intriguer.

Les élèves sont assez surpris par la forme de ce film et se questionnent sur l’aspect technique du film en images fixes. D’autres s’interrogent plutôt sur les images :

est-ce un mélange d’archives ? Où est la part de fiction ? Un élève rapproche les images de la ville détruite avec les images de la Seconde Guerre Mondiale.

J’espère avoir l’occasion de revisionner le film avec les élèves d’ici quelque temps afin qu’ils me fassent part de leurs réflexions. A voir… Nous en venons ensuite à comparer un fanzine photo parisien à un magazine malien s’intitulant « journal de photographies » (payant à environ 4 euros, cher pour le pouvoir d’achat malien).

Les élèves sont étonnés de la qualité de ce fanzine. Il faut dire que le journal photo malien n’a que 6 images (format 10×15) sur plus de 35 pages. Les autres photos sont sous forme de vignettes (ultra pixellisées). La qualité d’impression est bonne mais cela ne ressemble en aucun cas à un journal photo !

Le système de magazines gratuits interroge les élèves qui se demandent comment les photographes gagnent des droits d’auteurs…

Nous tentons de leur expliquer que ces jeunes photographes français essayent par ce biais d’être diffusés, de se faire connaître.

Les débats actuels sur les droits d’auteurs en France dévoilent un véritable décalage entre la vision des photographes maliens et la notre. Les droits d’auteurs sont une chose relativement nouvelle en photographie et qui est perçue comme le meilleur moyen de gagner sa vie. Pourtant il est à souligner que le principal journal de Bamako (l’ESSOR) n’a même pas de crédits photos !

Une maison des droits d’auteur existe à Bamako mais les élèves ne connaissent pas son existence.

Je vais aller y faire un saut pour prendre des renseignements et voir comment les photographes sont défendus au Mali.