Construction de la Case à lumière © Jean de La Tour
Construction de la Case à lumière © Jean de La Tour

La Case à lumière

A l’heure où les mots « développement durable » et « commerce équitable » sont omniprésents dans les médias, qu’en est-il de la photo ?

Au Burkina Faso, l’activité principale des photographes est le portrait. Dès lors qu’ils peuvent se le permettre, les photographes de quartier utilisent des lumières continues artisanales bricolées avec des lampes halogènes de forte intensité. Bien sûr, ils aimeraient se payer des flashes électroniques modernes mais combien d’entres eux peuvent se le permettre ?

Ces studios produisent des images de piètre qualité, irrémédiablement saturées et représentent quoiqu’il en soit un investissement conséquent (200 €). A cela, il faut ajouter une note d’électricité plutôt salée. Électricité qui n’est pas toujours disponible du fait des coupures intempestives et des délestages quotidiens. Or, jusqu’à nouvel ordre, la lumière du soleil est finalement plus constante sous les latitudes sahéliennes que la fée électricité. Partant de ce constat, l’association YamPhoto, association de photographes burkinabés, s’est mise en quête d’une solution adaptée aux besoins des photographes locaux. Le résultat est la Case à lumière.

Construction de la Case à lumière © Jean de La Tour
Construction de la Case à lumière © Jean de La Tour

Une Case à lumière est tout simplement une boîte à lumière géante qui permet d’occulter ou de filtrer la lumière du soleil. Une simple structure en tubes d’acier encastrables permet de porter des panneaux en tissus. Ceux-ci peuvent être disposés en quelques secondes grâce aux velcros qui recouvrent le cadre en métal.

La case à lumière permet d’élaborer très facilement des lumières qui n’ont rien à envier à un studio photo électronique. Modulable, elle permet différentes configurations : tout en noir, une petite fenêtre masquée par un carré de tissu jaune permet d’obtenir un clair obscur intimiste ou des découpes à contre-jour. Deux panneaux blancs opposés et nous obtenons une lumière tamisée à deux sources. En blanc intégral, l’ambiance est lumineuse, à la limite du high key. Pour le fond, on peut aussi bien utiliser les panneaux en tissu que coller la case à lumière contre un mur de banco pour obtenir une texture riche en matière.

La case à lumière peut être utilisée pour toutes les applications d’un studio photo classique : portrait, packshot, photo publicitaire. Le premier prototype construit par l’association YamPhoto mesure 3m sur 3, est entièrement démontable et peut être déplacé sur une moto. Son coût de réalisation a été de 180 €, un jeu de tissu noir et un autre de tissu blanc compris. Nous sommes ; YamPhoto est actuellement en train d’étudier la réalisation d’un modèle de grande taille pour une utilisation fixe.

Pour toute information, veuillez consulter le site www.yamphoto.org

© Jean de La Tour
© Jean de La Tour

L’association YamPhoto

En langue moré*, Yam exprime à la fois les concepts de vision et d’intelligence.

L’association YamPhoto recherche des solutions durables et pertinentes afin de promouvoir l’activité photographique au Burkina Faso, notamment en permettant à nos membres de vivre décemment de leur métier de photographe. Nous sommes également en quête de solutions adaptées et originales permettant d’améliorer notre production photographique dans le respect de notre identité africaine. Cela consiste notamment en une mutualisation de nos ressources (matériel, locaux, mais aussi formation et compétences) et la mise en place de réseaux de solidarité.

YamPhoto bénéficie du parrainage de Yann Arthus Bertrand ainsi que du soutien bénévole de volontaires étrangers. Nous travaillons actuellement sur un deuxième projet: PhotoTenga : un centre de la photographie burkinabé à Ouagadougou ancré dans la culture africaine. Cet endroit serait dédié à l’accueil du public à des fins de sensibilisation ainsi qu’a la production et d’images et d’exposition.

YamPhoto en quelques dates :

  • Mars 2009 : récolte de materiel argentique en France et 1ere formation.
  • Mai 2009 : fondation de l’association.
  • Novembre 2009 : Michel Talato Zangré invité par le festival de Montiers en Der dans le cadre de l’exposition Afrique Terre de couleur présentée par l’agence photo Naturimages.
  • Mars 2010 : nouvelle formation et réalisation dela première case à lumière.
  • Mai 2010 : Yann Arthus-Bertrand parrain de l’Association.
  • Juillet-Aout 2010 : formation à l’outil informatique par Jessica Choupis.
  • Novembre 2010 : Alphonse Kiswensida Yambré invité au festival de Montiers.
  • Janvier 2010 : inauguration de Photo tenga, le village de la photographie à Ouagadougou

*Langue de l’ethnie moré, majoritaire au Burkina.

Prises de vues de la Case à Lumière © Jean de La Tour
Prises de vues de la Case à Lumière © Jean de La Tour