« Mémoire d’eux »

Mémoire d'eux Essaouira © ALGO
Mémoire d’eux Essaouira © ALGO
« Ouvrir les yeux » sur la magie du spectacle et des arts vivants, qu’ils soient Théâtre, Danse, Musique, Cirque, Arts de rue.. ; qu’ils soient modernes ou traditionnels, ancrés dans des temps anciens ou contemporains…Ouvrir grand les yeux pour ne plus être simple spectateur, mais bel est bien insufflateur d’une énergie partagée avec ceux qui créent la magie du spectacle.

Alliage entre le « photo-graphisme » qui fige le temps et les arts vivants qui préfèrent le bousculer, « Mémoire d’eux… » nous invite à inscrire dans nos mémoires ces pratiques artistiques qui, par leur nature, nous plongent dans un monde où le temps est éphémère et l’imaginaire règne: un temps extraordinaire, qui agit sur la face sensible d’une pellicule. La photographie s’y engage tel un ensemble actif de sens visuel.

« Mémoire d’eux » est un projet d’édition photographique et de mise en valeur des arts vivants ; c’est aussi une mise en poésie photographique des événements culturels qui leur sont consacrés.

« Mémoire d’Eux… », quand la photographie devient un Art Vivant.

Mémoire d’eux pass à l’acte

Mémoire d'eux Essaouira© ALGO
Mémoire d’eux Essaouira© ALGO
Au départ, j’ai fais des études d’ethnologie à la faculté. J’ai commencé la photographie dans mon travail d’ethnologie. J’ai continué la photographie en m’occupant de faire les photos des spectacles dans le domaine culturel de la faculté. J’ai travaillé à faire les photos du journal de la faculté. Je me suis aussi intéressé dans  un mémoire à ce qu’apportais la photographie  en ethnologie.

En mai 2004, avec Virgile Jourdan nous avons monté un projet en commun que l’on a intitulé « Mémoire d’eux pass à l’acte » à partir de photographies d’un festival d’Arts vivants à la faculté. Nous en avons sorti un livre, publié en 5000 exemplaires, financé par la faculté. Nous réalisions le livre de A à Z, photographies, graphisme, édition…. Cela a été un travail de scénographie visuelle, on mêlait photo et graphisme. Le graphisme nous a permis d’amener à quelque chose en plus de la photo.

Mémoire d’eux Essaouira

Mémoire d'eux Essaouira © ALGO
Mémoire d’eux Essaouira © ALGO
Avec Virgile, nous développons chacun un travail personnel et un travail en commun sur les danses de transe des pays bordant la Méditerranée. Sur la transe, nous travaillons séparément mais nous mutualisons ce travail pour « Mémoire d’eux ». Le premier volet, a été les gnaouas, maintenant je veux me focaliser sur le Maghreb jusqu’à l’Egypte. En 2005, avec Virgile, nous avons décidé de réaliser un projet Défi Jeune à partir d’un précédent reportage de Virgile sur les gnaouas au Maroc. Nous sommes partis au Festival d’Essaouira. Ce travail en commun s’intitule « Mémoire d’eux Essaouira ».

Nous ne faisons pas des reportages, ou du journalisme. Nous réfléchissons à un projet global, nous voulons réussir à faire un livre-objet qui éveille les sens (sons, images, graphisme).

La culture Ganoua nous a intéressés. J’ai passé deux ans avec les gnaouas pour créer un réel échange avec eux. Je me suis intéressé à leurs cultures, leurs symboles. Historiquement, les gnaouas, sont des esclaves noirs amenés par les arabes. Leur pratique est un mélange de la culture africaine et de la culture arabo-berbère. Les gnaouas sont des musiciens thérapeutes détenteurs de la Baraka (la chance de dieu).Ils fondent leurs pratiques sur le culte des mlouks, des djiins, entités surnaturelles. Au cours de cérémonies traditionnelles appelées « lilas », ils soignent les gens par le biais de la musique en les plongeant dans un état de transe, les libérant des mlouks. Le maâlem, littéralement le maître accompagné de son instrument, le Gembri, joue un répertoire musical où le code et les rituels sont très importants. Le maître des cérémonies s’appelle le Moquadem (pour un homme) et Moquadma (pour une femme). C’est lui (ou elle) qui est le prêtre et qui bénit les adeptes. Son rôle est très important c’est lui qui détient la baraka et qui en même temps gère les adeptes en transe. Les gnaouas sont séparés en confréries. Chaque confrérie a une couleur liée aux 7 couleurs des différents esprits. Comme on peut le voir sur les photos, le costume gnaoua a des symboliques très fortes. Tout comme les couleurs qui sont liées à des symboles, les coquillages, les cauris (anciennes monnaies ) brodés sur leurs vêtements ont une valeur très importantes. Ce travail « Mémoire d’eux Gnaoua » a été exposé au Café Littéraire de L’Institut du Monde Arabe en mai-juin 2007.

En parallèle, j’ai commencé une série de portraits photographiques avec ces musiciens afin de réaliser un travail sur les visages de ces hommes et femmes qui font la richesse de cette musique traditionnelle. Dans un esprit de partage et d’échange, je leur laisse les photographies afin qu’ils s’en servent pour la promotion de leur groupe. Car même si ces musiciens sont les descendants d’une tradition musicale ancrée dans le paysage culturel du Maroc, ceux sont aussi des musiciens qui jouent et font des concerts. Ainsi depuis 10 ans le Festival d’Essaouira contribue à diffuser ce mouvement musical tout en créant des fusions avec de nombreux musiciens contemporains. C’est cette dualité qui fait aussi la réalité du monde des gnaouas, entre musique profane et musique mystique.

La photo ci-dessus, c’est un Maâlem, maître Abdellah Guinea. Il est le descendant d’une grande famille d’origine malienne de musiciens gnaouas, qui représente l’école Tagnaouite dans la région d’Essaouira. »

Mémoire d’eux Latitude 50°

Mémoire d'eux Latitude 50 © ALGO
Mémoire d’eux Latitude 50 © ALGO
De mars 2006 à octobre 2007, j’ai continué mon travail «Mémoire d’eux » en résidence pour le développer sur les arts du cirque. J’ai obtenu une bourse de la région PACA , soutenue par l’Europe pour développer ce projet avec le lieu Latitude 50 °, lieu d’art du cirque en Belgique à Marchin , un petit village de 5000 habitants. J’ai voulu réaliser pour ce projet un travail de photographies-recherche sur « Comment se représentait la culture en milieu rural ? ».

Mémoire d’eux made in Cannes

Avec Virgile nous avons aussi mené le projet « Mémoire d’eux made in Cannes » pour la saison culturelle 2006-2007. Un travail d’un an, travail à long terme sur la programmation culturelle de la ville de Cannes.

Actualité

Je présente « Mémoire d’eux Gnouas » à l’Institut des Cultures de l’Islam au 19-23 Rue Léon, dans le 18e à Paris de novembre-décembre.

Puis, je présente une expo collective avec l’association Set Off au Centre Soleil d’Afrique à Bamako pendant la Biennale. J’y présente un travail sur la danse, avec une comédienne, Hamideh Ghadirzadeh , de l’école Lecoq (Paris). L’objectif était de réaliser un travail sur le rapport au corps dans l’évolution de la vie d’un être humain au travers de 7 couleurs représentatives dans un environnement urbain.

Ce projet est en écho à l’exposition « Propos d’Afrique » organisé à Biot en 2006. Le photographe malien Amadou Sow y avait été invité. J’y avais présenté mon travail sur les gnaouas. Le livre « Mémoire d’eux Made in Cannes » paraîtra dans quelques jours à la direction des affaires culturelles de la ville de Cannes, dirigé par M.Corbier.

En savoir et en voir plus :

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